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Pedro Canali

Depuis neuf ans, je gagne ma vie en jouant aux cartes

J'ai rencontré succès, chance, bad beats, déception, excitation et autres surprises. Ce voyage extraordinaire a changé ma vie, ma personnalité, et mon futur: j'ai commencé l'aventure étudiant et je suis toujours ici, marié et (bon) père de famille. Aujourd'hui je veux vous parler d'une main joué à un point déterminant de ma carrière et qui m'a fait prendre conscience du pouvoir de l'attitude et de la psychologie au poker.

 

EPT Londres, An de grace 2008

Nous sommes à l'EPT Londres, fin du premier jour. Mon adversaire est un pro espagnol, qui a pas mal d'ego et de failles. Une combinaison dangereuse même pour un joueur avancé. Nous avons tous deux de bons stacks, autour de 45k au niveau 150/300-50. J'ouvre au Cutoff avec 5♥ 5♦ et il sur-relance à 1600 depuis la grosse blinde. Comme nous sommes profonds je décide de payer, comptant sur la position pour me défendre contre un adversaire très agressif.

Le flop arrive : 367 avec deux piques. Il mise 2000 rapidement et je sais qu'il n'est pas du genre à ralentir facilement. Il représente soit un tirage soit une grosse paire. Dans les deux cas il a peut-être l'intention de miser 3 fois quoi qu'il arrive (je vous disais qu'il avait des failles dans son jeu...). Ce genre d'adversaire est très difficile à gérer car les erreurs coûtent très cher. Mes 5 peuvent être devant, mais la situation va empirer sur la turn et la rivière, sauf à toucher un gutshot -une perspective peut tentante en soit. Je considère le fold, mais je connais très bien mon adversaire: il joue au poker pour beaucoup de mauvaises raisons et notamment prouver qu'il est le meilleur. Ses amis viennent d'arriver pour observer et il a perdu déjà quelques coups contre moi : je pense qu'il mise ce flop à chaque fois dans ces conditions. Etant donné son large éventail de mains preflop, je suis devant très souvent. Je paye une fois. Le pot fait maintenant 7,800.

 

Photo: © Grégoire Camuzet

Photo: Gregoire Camuzet

 

Le turn est un magnifique 2♥ , ce qui place deux tirages couleurs sur la table. Après une courte réflexion il mise très petit, 2000. Cette carte est très mauvaise pour bluffer et il le sait, mais cette petite mise est trop petite pour protéger un monstre. Si je paye sec j'envoie le message que je ne veux pas jouer un gros pot, et il va sûrement saisir l'occasion pour me tester sur la rivière en misant cher. Tout bien réfléchi, la force de ma main n'est pas le facteur principal ici: il semble faible et a soit une paire moyenne soit un tirage. Dans les deux cas une forte relance est adéquate, soit pour lui couper les côtes soit pour lui faire coucher une petite main faite. De plus je ne pense pas qu'il s'agisse d'un piège car ce n'est pas son profil. Je relance à 17,000.

Là j'avoue qu'il me prit completement au depourvu : après trois minutes d'apparente torture, mon adversaire fait tapis en grimacant. 23,000 de plus pour suivre!

Dans ma tête tout se chamboule. Surprise. Doute. Peur. Excitation aussi. Dois-je risquer tout mon tournoi sur un instinct?

Dans ce genre de situation où l'analyse seule ne donne pas de réponse claire, vous devez être fort dans votre tête pour prendre une bonne décision. Bonne nouvelle: vous pouvez créer la peur chez vos adversaires du même coup en agissant avec calme et sans risquer plus de jetons. Faisons une petite pause et parlons d'abord de comment rester calme sous la pression.

 

Accepter la défaite

Les émotions sont le bruit qui vous empêche de prendre la meilleure décision. L'une des émotions les plus puissantes est la peur de l'échec- et la honte qui l'accompagne. Vous devez dépasser cette peur: le poker c'est par définition la défaite et sa gestion. En tournoi on perdra 80% du temps (minimum). Pire, quand on gagne quelque chose, c'est souvent encore plus décevant que de sauter vite, car les attentes ont grandis pendant le tournoi de façon exponentielle. C'est un fait, que vous soyez @Phil Ivey, @Davidi Kitai, ou SuperWoman (je me demande qui sortirai vainqueur d'une telle table!).

Ce point peut sembler trivial, mais mieux vaut l'accepter vite. Encore et encore, vous allez vous rendre sur un tournoi plein d'espoirs, rêver de trophée, prendre votre douche le matin (svp merci pour nous) en pensant à votre discours de victoire. Vous allez peut être même aller à la gym pour arriver plein de bonne énergie (tant mieux pour vous, veuillez prendre ladite douche APRES l'exercice, mille mercis!). Ensuite vous allez vous trouver à une table d'adversaires que vous trouverez moins bons que vous (ils pensent pareil de vous!). Après plusieurs heures ou même jours, vous allez perdre et penser que c'est injuste. Vous allez ensuite effectuer la fameuse marche-de-la-honte qui implique parfois plier les bagages-de-la-honte et prendre l'avion-de-la-honte.

Il faut l'accepter, car les défaites rendent beaucoup de joueurs -même les meilleurs- si misérables qu'ils feraient mieux de faire autre chose, quand bien même ils seraient gagnants. Le but de la vie n’est-il pas d'être heureux, et le poker (ou même l'argent) juste un moyen pour y arriver ? Si perdre vous affecte trop, changez de hobby/passion/métier (rayer les mentions inutiles). La vie est un voyage pas une destination!

 

Pourquoi jouez-vous au poker?

Bonne nouvelle, oublier la peur de perdre n'est pas si difficile. Poser vous la bonne question: pourquoi jouez-vous au poker? Cette question est au centre du livre "The Psychology of Poker" par Dr Schoonmaker, et la réponse n'est pas aussi simple que "pour gagner de l'argent". Différentes parties de vous veulent différentes choses, et c'est à vous de les écouter!

Pour moi l'argent est un bonus agréable mais je suis d'abord attiré par ce jeu pour les interactions sociales, et le challenge intellectuel de battre le hasard. J'aime aussi la liberté que le poker en tant que métier apporte. Competition et liberté. Les mots clefs à mémoriser pour me fixer les bons objectifs, mon style de jeu en table, choisir mes parties, et me préparer en fonction. Ce cercle vertueux donne confiance en soi et me permet d'arriver dans de bonnes dispositions, et de ne pas craindre la défaite.

La question "Pourquoi jouer au poker" est aussi un excellent outil d'analyse des adversaires. Nous y reviendrons dans un instant avec la fin du coup. Ce genre de questions permet aussi d'équilibrer le poker avec ses autres buts dans la vie, et réussir cet équilibre est très important et pas facile. Quand j'ai découvert le poker j'ai commencé par jouer, manger, lire les forums de poker, jouer, dormir. Je me réveillais à mon bureau avec le bordel céréale de la veille devant moi, la souris toujours dans ma main, et le soleil déjà en train de baisser! La partie compétitive en moi était heureuse et je progressais à grande vitesse, mais une autre part de moi avait le moral dans les chaussettes et je perdais de l'amour propre chaque jour. Heureusement j'ai fini par sortir de cet état et me suis j'ai vite retrouvé le chemin des pistes de danse (désolé les filles).

 

Photo : © Huges Fournaise

Photo: Hugues Fournaise

 

Une fois que j'avais une bonne vie en dehors des cartes, quand je perdais, ce n'était pas comme si mon monde entier s'écroulait. J'ai toujours été conscient de la chance que j'ai de vivre de ma passion et je ne suis pas dans le besoin: j'ai du recul dans la défaite. D'un autre côté, j'ai ensuite eu parfois le problème inverse. Pendant une période je ne tirais pas d'enseignement de mes échecs, et je n'arrivais pas aussi bien préparé que je le devais, car perdre ne me faisait pas (trop) souffrir, et parce que mes objectifs étaient trop peu ambitieux. J'ai toujours senti que j'avais un pied sur le frein et il ce n'est que grâce à une réflexion sur moi-même que j'ai réalisé comment trouver le bon équilibre.

Grâce à Winamax Stéphane Matheu, j'ai pu travailler sur le mental et réaliser que je protégeais mon ego surdimensionné (coupable) en ayant toujours une excuse sous le coude. "Si je m'étais bien préparé je les aurai défoncé, au fond je suis quand même le meilleur...". C'était un de ces moments "Eurêka", et j'ai pu analyser ça tranquillement, réaliser que tout était lié à la peur de tout donner et d'échouer quand même. Bref: je fais désormais attention à la partie compétitive en moi, m'assure d'avoir des objectifs à la hauteur, tout en prenant soin de ma partie sociale, libre. Depuis c’est net: de meilleurs résultats, et plus de bonheur.

Retournons à la table, dois-je payer ou passer?

 

Se sortir de la décision

J'ai un petit truc pour m'aider à penser rationnellement quand la pression est élevée et que les émotions fusent. Je prétends être Phil Ivey (ou Davidi ou SuperWoman, c'est vous qui voyez!). Que feraient-ils à ma place? Cela me donne une grande clarté d'esprit et souvent la solution apparaît évidente. cela me permet d'être patient quand au fond je suis frustré, ou au contraire d'avoir du courage quand je n'ai pas envie de sauter. Ce n'est pas parfait mais en général cela donne de bien meilleures décisions que ce que j'ai envie de faire.

Ici les enjeux sont grands sur un tournoi majeur, et pour tous mes jetons. Même si j'ai raison et qu'il semi bluffe, je dois éviter beaucoup de cartes sur la rivière. Je refais le coup dans ma tête pour voir s'il peut avoir un brelan ou une paire d'As. Me met il sur un tirage et protège t-il une main moyenne qui me bat? Ce jour-là, je n'ai pas peur de perdre, ni même d'avoir l'air ridicule (parce que franchement s'il montre quinte flopée et que je page avec 55 ici, je ne vais pas avoir l'air très malin). Ce jour-là je ne laisse pas non plus l'ego me pousser à tenter le coup superbe (un problème qui me poursuit depuis mes débuts affectueusement appelé par ManuB (@Manuel Bevand) "Tricky Nick"). Je prends mon temps pour trouver la meilleure décision possible, bonne ou mauvaise.

 

Etre une machine à gagner, à l’intérieur et à l’extérieur

Pendant ce temps de réflexion, je fais quelque chose que je ne vois pas souvent les autres faire et qui est pourtant si simple: je réfléchis en silence, et je ne montre pas que je souffre. Trop de joueurs pensent que parce que l'adversaire n'a plus de décision à prendre, ils peuvent se relâcher. C'est faux: si j'ai l'air ennuyé, que je transpire, montre que c'est une décision difficile, je vais perdre du crédit important à la table. Si je passe, les gens me supposeront en tilt et ils auront peut-être raison! Si je paye après maintes grimaces, même si j'ai bon, on pensera que je suis juste incapable de passer et que j'ai eu de la chance cette fois-ci. En termes d'image en table, et pour inspirer la crainte pour gagner des coups faciles par la suite, c'est très mauvais! Donc je reste de marbre. Je regarde lentement le pot, puis mon regard se porte sur mon adversaire, le dévisageant lentement. Je compte mon tapis très calmement. Cette attitude me permet aussi de rester calme à l'intérieur et à retenir les émotions.

Sur le papier, c'est très proche, la solution ne vient pas, mais alors que le temps passe mon adversaire semble de moins en moins à l'aise. je finis par décider que la balance penche vers le call, même s'il n'y a aucun moyen d'être sûr. Je pousse tranquillement mes jetons dans le pot et retourne ma main immédiatement comme si j'étais désormais certain de gagner...

 

Ship It

Bonheur, cette fois ci, c'est la bonne décision. Il montre A♥ J♥ pour un tirage couleur trouvé à la turn. La rivière est (ouf) une carte quelconque et j'ai ramassé l'énorme tas au milieu comme si c'était normal et que cela m'arrivait tout le temps. Le reste de la table était sous le choc.

La main est intéressante en elle-même : une petite main faite, transformée en bluff, pour finir par payer un tapis! La clef ne fut pas la technique, mais la capacité à rester calme sous la pression, à la fois pour moi-même et pour envoyer un message important: peu importe la difficulté du spot dans lequel vous me mettrez chers adversaires, je sortirais toujours des décisions de qualité pour m'en sortir et vous ne me ferez pas souffrir. Si j'avais eu tort d'ailleurs, ou si la rivière avait fait rentrer son tirage, je serai resté tout aussi calme (ou presque). Cette attitude est optimale dans tous les cas pour votre réputation: tant que vos adversaires vous voient comme une machine à gagner, c'est que ça doit être vrai, n'est-ce pas?

Plus tard dans le tournoi, j'ai sauté. Cela semblait injuste et ça a piqué un petit peu. Pas trop non plus parce que j'ai pris du plaisir pendant le tournoi, et parce que j'ai de belles personnes autour de moi. J'ai apprécié leur compagnie ce soir-là, et ne leur ai même pas raconté les détails inintéressants de mon élimination. Le jour suivant j'ai pris mon avion-de-la honte et je me suis préparé pour de nouvelles aventures!

 

À bientôt sur le circuit! @Nicolas Levi

 

Retrouvez ici les resultats complets du tournois EPT Londres 2008

10 Comments Display all

Merci pour vos commentaires! 
lol @Sebastien Coriat les brags c'est comme le bon vin ca mature avec l'age
@Olivier Demabre Tricky Nick sacré alter ego qui m'en a couté des pots!
@Teo Durand tu peux filtrer ta page d'accueil et choisir "post" ou "blog" pour ne voir que des messages RankingHero. Très pratique pour suivre l'activité du site!

lol c quoi ce mail "Nicolas Levi parle de vous" : )? Me suis dit que ça y est j'étais une star :-D
merci d'avoir répondu mec je vais tester

Très interessant, merci.

 

je kife ton style mec tes passage à la radio sont top keep it up

Basic differences between cash game and tournament play

In cash games, every hand you play is most of the time 100bb deep or more and what you’re looking for are EV+ opportunities (spots that will win money in the long run).

 

What you have to acknowledge while in a cash game hand:
• Metagame between you and your opponent(s)
• Your hand
• Your opponent’s range
• Pot and implied odds

What you have to acknowledge while in a tournament hand:
• Payout structure
• Your edge compared to your opponents
• The effect playing a hand a certain way has on the rest of your tournament

 

In cash games, you usually know the other players quite well and you try as much as possible to play the weaker ones (even though it’s always interesting to play with stronger players to get better). The metagame between players is really developed. It may be harder to manipulate your image against those players who know you well. There is comparatively very much less element of surprise when compared to the newness of opponents faced in MTTs.

During MTTs, your opponents will base their first impression of you over appearance, the way you act at the table (chip tricks, timings, tells, etc.). They will quickly categorize you as a young online aggressive player, an old guy with a very conservative style, an online qualified scared money player, or a nitty woman that can’t play well.

You need to be aware of the image you project and play the opposite style (as long as they don’t notice). A lot of great players who are known to be maniacs are actually way tighter than they’re presupposed to be. Their best asset is being able to change speeds rather than being super agro all the time. They can play really tight at the beginning of a tournament because they know their maniac image still precedes them. Those players have a style almost not exploitable at all. They try to control the pots size and grind chips through set ups and hero calls (due to strong reading ability of their opponents) and know they might get paid when they otherwise shouldn’t. When everyone think you’re a maniac, your opponents will often put you on a bluff.

Tournament strategy requires not being exploitable, playing low variance, and avoiding large pots in marginal situations during the beginning of the tournament. Cash games on the other hand make it substantially harder to determine an opponent’s range (because you’re typically effective 100bb+) versus tournament shortstacks. During tournaments, you are less likely to know the players really well, play tight (but not super tight), with hands that have decent equity. This is typically the most reasonable way to proceed. You’ll expend or tighten your range through the tournament depending on the evolution of your image. This means you will rarely call 3 bets, check/raise flops, overbet, or even barrel as much as in cash games. You will try to play mostly in position and be the initiator of the hands you get in.


On the other hand, if you look closely at big shorthanded online cash games, you’ll see that aggressiveness is omnipresent. Most of the hands are at least 3bet pre flop and streets are often check raise reraised etc. Obviously that style is very high variance and you can endure several buy in swings in a short time. In MTTs, you get one chance: you need to think about survival.

 

Let’s look at 2 similar hands played – one, in a survival strategy (215$ SH online tournament) and the other, a perspective of creating profit over the long run (Online medium stake SH CG):

The player on the small blind is quite weak and calling station. The big blind is a decent player.

We have 100b effective chips.
We raise 8♠ 9♠ at the cut off to 3BB
Both the SB and the BB call.
Pot=9BB
Flop 10♠ 7♥ 4♠ 

Both blinds check.
We cbet 6bb
SB calls and BB raises to 20bb

For this scenario, a cash game, we’d be more than happy to commit our stack on the flop. With our hand, we’ll have almost 40% equity against a set (and there are not only sets in his range). It’d be +EV and profitable in the long run.

In MTTs, it’s different. As we said earlier, our opponent is a decent player and he’ll often have a set (in tournaments). At the beginning of a tournament, doubling up does not guarantee a deep run. Busting on the other hand would obviously be really bad, especially at a pretty weak table where it’s possible to chip up without too much variance. It’s likely strategically best to just call and play our outs on the turn. If I don’t hit, I can give up if my opponent barrels on the turn and the bet is too big compared to stack sizes and odds. Obviously, it’s still + EV to go all in on the flop in MTTs, but it’s still more profitable to wait for better spots, especially at an easy table, where we’d likely have later opportunities to engage our chips with better equity.

Lucille "SoMuchB" Cailly

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repost btw

@BernyBooboo why u no repost man? If u like u repost

sure

#RankingHero en francais et avec des #hashtags c'est çà qu'on veut! 

4 Comments Display all

Il fallait bien un chaton mignon pour rendre le coté cool de la fonctionnalité 

lol

#chat 

Ca y est, RankingHero.com est aussi disponible en français !

Avec possibilité de cibler la langue des lecteurs lors de la publication des articles.

Ca se fête #viensboireunpticoupalamaison

 

La France, la vraie !

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Good news !

La révolte dans mon coeur A♥ ! Où quand les Norvégiens chantent en français :



 


 

lol nawak

Poker Under Siege in Kiev, Ukraine

Poker got caught up in the violent events in Kiev during Day 2 of RPT 5th Anniversary Tournament. The last tweet from Russian Poker Tour was sent at 5:05 PM, Feb 18th and ran: "Dear Players! We strongly urge you to refrain from coming to the Khreshchatyk Club until further notice."

 

The Fifth Anniversary Russian Poker Tour Tournament kicked off on February 17th in what some have argued to be an unwisely chosen location - the Khreshchatyk Club in the very heart of the Ukraine capital, Kiev (RPT has to be conducted in neighboring countries due to Russian legislative restrictions).

In fact, in what was a very difficult decision for the organizers, just one week before the scheduled Day 1, the tournament start date was moved from Feb. 1st to Feb. 17th, on account of the escalating tension and clashes in Kiev between pro-European Union protesters and the police.

Though it seemed for a while that the situation was improving, hopes for a safe and untroubled poker event were dashed yesterday with the latest outburst of violence. Tuesday is now called ‘the nation’s bloodiest day’, with the death toll rising to at least 25 and 250 injured.

Photo: Efrem Lukatsky, AP

 

 

With the explosion of violence, the 150 players who had come to the Kreschatyk Club for RPT Day 2 were locked inside the premises and noone was allowed to leave or enter.

https://twitter.com/RUSSIANPT/status/435530743909851137/photo/1

 

PokerNews reported yesterday:

"We are in a very bad situation right now. Not only for the Russian Poker Tour, but for the whole Ukraine", tournament director Oleg Udovenko told PokerNews, confirming that around 150 players are now locked in the Khreschatyk Club, right in the heart of Kiev.

"There is not much we can do now," added Udovenko. "We can just wait and try our best to keep people as calm as possible. Even if the mood in here is not very good. People are trying to keep playing poker. We have shut all doors, and we are not allowing anyone to come in or to leave the club. Luckily, we have still enough water for everyone."

Photo: David Mdzinarishvili/Reuters

 "We will not go anywhere from here," Vitali Klitschko, opposition leader and former heavyweight boxing champion, told the crowd, speaking from a stage in the square as tents and tires burned around him, releasing huge plumes of smoke. "This is an island of freedom and we will defend it," he said.

The tournament will most likely be postponed or moved to a safer location far from the violent clashes in the city center. Regretfully, the Ukrainian protesters do not have recourse to either postponement or safe havens…

 

According to the latest news from RPT on the Russian social network VKontakte, the tournament is suspended and all the participants are advised to leave Kiev; the organizers are working out compensation schemes for the registered players.


 

Chris Moorman Joins RankingHero

Another hero has just joined our ranks - a warm welcome to @Chris Moorman

You may have read his blog, or caught him online as Moorman1, or seen him at a televised @World Series of Poker Europe and @European Poker Tour final table. Chris is an accomplished online and live poker player, with $3 million in live tournament winnings.

http://www.chrismoorman.com/gallery/

We hope he will soon make himself at home at RankingHero and will look forward to his posts :)