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zebezt

Traversée du désert complète au WPTN Paris. Plus de 100 mains consécutives sans en remporter une seule lors du day 1 (poubelles en rafale, flops horribles, etc). Nouveau record personnel, même en ligne cela ne m'était jamais arrivé : 12 orbites perdantes à la suite. Et une élimination sans gloire en fin de journée.

marée basse toute la journée...

Il y a des jours comme cela même si ils sont trés rares ca m'est arrivé une fois sur un tournoi en ligne je n'ai pas joué une seule main; la perf pour le prochain 

j'ai connu ça à l'Everest live à Cannes....

Bon tu vas te rattrapper au FPS

Dimanche 8 novembre, je serai au Stade Vélodrome afin d'assister en loges au match opposant l'Olympique de Marseille à l'OGC Nice, puisque j'ai fini deuxième du tournoi qualificatif qui s'est disputé il y a quelques jours sur Winamax. Ca tombe bien, j'adore les petits fours.

Mais ce n'est pas tout : j'irai également fouler la pelouse puisque je participerai à la Golden Barre. Un voyage pour deux à Las Vegas à gagner si je parviens à toucher la barre transversale. J'ai pris mes billets de train, et j'ai sorti mes crampons de la cave. Il ne me reste plus qu'à m'entraîner un peu et prier beaucoup.

Le poker me conduit vraiment à des endroits insolites et des situations inattendues. En définitive, c'est bien ce qui me plaît le plus dans ce jeu...

 

#GoldenBarre  #Winamax

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Échec total..  Déchirure musculaire du quadriceps et ridicule devant 50 000 personnes.

Ouch, dur.

aie aie.....

DANS LA TETE D'UN STRATEGE (2e partie)

 

 

BILAN DES PREMIERES PASSES D'ARMES :

 

Branle-bas de combat ! La mission d'infiltration des commandos Rankinghero au sein de la forteresse CCM a été repérée et l'alarme a retenti. Suite aux premières escarmouches, nous avons encaissé quelques bosses. Rien de grave. @Pedro Canali est quant a lui sérieusement amoché sur notre flanc gauche, mais il est valeureux, prêt à cautériser sa plaie dès que l'occasion se présentera.

Le plan initial ne s'est pas déroulé comme prévu, nous nous retrouvons embourbés dans la basse-cour. Survivre à cette première journée et franchir le mur d'enceinte de la haute-cour demeure à notre portée, mais on ne va pas oublier que c'est tout en haut du donjon que nous ambitionnons d'achever notre conquête, aussi nous devons impérativement nous renforcer avant l'assaut décisif dans la cour des grands prévu pour le lendemain. Il nous reste en tout et pour tout 25 flèches dans les carquois de notre unité d'élite. C'est plus qu'il n'en faut pour parvenir jusqu'à l'arsenal ennemi et refaire une provision de flèches salvatrice.

Pas de panique

Notre marge de manœuvre est mince, mais pas nulle : on peut encore espérer crocheter quelques serrures sans coup férir. Toutefois, dès que la situation empirera, il va falloir être prêt à forcer le passage à coups d'épaule avec tous les risques que cela comporte.



NOUVEAU PLAN DE BATAILLE :

 

Nouvelle table et nouveau terrain d'affrontement, avec le Ninja à capuche à notre droite, une walkyrie qui nous fait face, un paladin non loin sur notre droite, et le héros légendaire Pedro juste à notre gauche.

Hors de question de porter assistance à notre comparse Pedro, même si c'est lui qui nous a adoubés. L'ordre de mission est clair : chacun pour soi et Dieu pour tous. Nous n'hésiterons pas à relancer contre lui lorsque nous nous retrouverons au bouton ou en bataille de blindes.

Hors de question également de laisser le Ninja belliqueux continuer à nous larder avec ses sur-relances comme ce fut le cas précédemment. Nous avons cette fois-ci la position sur lui : cela change tout et il est temps de lui rendre la monnaie de ses shurikens en le(s) sur-relançant dès que possible car il est vraisemblable qu'il continuera à s'engager dans de nombreux coups à la faveur de son stack et de sa technique irréprochable. Notre passivité contre lui lors des cinq premiers niveaux nous conférera paradoxalement à ses yeux assez de crédibilité pour grignoter quelque chose en attendant des lendemains meilleurs.

Attention toutefois à ne pas aller s'empaler par mégarde sur la lame de Pedro lors de notre passe d'armes contre le Ninja. On ne paiera son hypothétique tapis que si notre cote mathématique nous le permet au regard de notre main et de son évantail.

La jolie walkyrie a beau sembler radieuse et hors d'atteinte, on va sérieusement lorgner sur ses possessions. Quand bien même elle soit parvenue à esquiver les coups jusqu'ici dans la mêlée, nous tâcherons de la cibler elle aussi dès que possible afin de la tester car il est possible qu'elle soit là sur un malentendu : autant le dissiper en lui décochant une petite salve de flèches dès que nous aurons un angle de tir propice.

Quant au paladin, nous n'allons pas non plus rester passifs face à lui sous prétexte que son armure lui va si bien et qu'il fait de jolis moulinets avec son épée. Personne ne doit nous faire peur. Si l'on veut planter l'Oriflamme RankingHero tout au sommet du donjon, il faudra vraisemblablement lui passer sur le corps lui aussi. Notre position et notre stack encore consistant sont propices à l'ennuyer. Ainsi, s'il nous relance au bouton, nous n'hésiterons pas à le sur-relancer afin de nous assurer de sa force réelle. Nous pouvons également dans ce même cas de figure où il nous relancerait au bouton envisager de call préflop et de donkbet au flop, même avec une main insignifiante.

Contrairement à notre plan de bataille initial, le temps d'observation et d'adaptation à cette nouvelle table va être sensiblement réduit. Aussi, nous ne nous absenterons de la table sous aucun prétexte en dehors des pauses : nous scruterons avec la plus extrême attention chaque abattage. Avec les ante et les blindes qui augmentent, on ne peut ni se permettre de se laisser grignoter par les blindes, ni se permettre des sorties par trop audacieuses loin de notre position de repli. Nous adopterons donc une tactique basée sur l'opportunisme et la mobilité, afin de nous sortir de cette mauvaise passe. Nous privilégierons un jeu plutôt solide pré-flop, mais notre technique étant supérieure à la moyenne, nous n'hésiterons pas à nous montrer audacieux post-flop dès que la situation nous le permettra.

Jouer nos cartes s'avérera moins déterminant que d'accoutumée : il faudra surtout savoir jouer les joueurs en face et les stacks qui vont avec. Nous guetterons également les joueurs fatigués et/ou happés par leurs téléphones portables pour tenter quelques vols en toute discrétion. Bien entendu, nous ne jetterons nos ultimes forces dans la bataille que si notre réserve de flèches diminue dramatiquement (sous la douzaine d'unités).



PAUSES :

 

Les chips sont le nerf de la guerre. Mais les sucres constituent le carburant du panzer. Sur le champs de bataille, les troupes affamées sont souvent moins performantes pour la simple raison que l'intendance ne suit pas derrière. Il faudra veiller en permanence à maintenir notre unité d'élite au maximum de son potentiel en la ravitaillant régulièrement.

Le cerveau a besoin d'un apport substantiel en glucoses afin de maintenir un degré de concentration constant et il est primordial de le bichonner avec une ou deux sucreries à intervalle régulier. Au poker, mieux vaut donc dégainer une sucette que partir en sucette.

masse d'armes improvisée

Dans la même veine, on profitera des pauses non seulement pour s'oxygéner mais aussi pour manger un petit quelque chose et s'hydrater au mieux (boisson sucrée, jus de fruits, café, ou eau).



FIN DE L'ASSAUT :

 

Nous accorderons une attention toute particulière à la seconde moitié de l'ultime niveau de la journée. Nombreux sont les adversaires fatigués et moins combatifs à ce moment-là et notre endurance peut nous permettre de tirer profit de cette situation. A nous de nous montrer vigilants.

Certains joueurs n'aiment pas revenir le lendemain avec une poignée de blindes et il est possible que des coups soient joués de façon peu académique : des short stack peuvent envoyer leur tapis avec une main moins légitime que d'accoutumée. Inversement, en cas de situation figée à la table certains gros stacks peuvent vouloir en profitent pour revendiquer des pots en toute impunité.

Ce sera à nous de sentir - en fonction de notre analyse des profils - si nous pouvons faire montre d'un certain opportunisme à ce moment là.

Les victoires les plus prestigieuses passent aussi par la maîtrise des détails les plus insignifiants. Une fois la journée terminée et nos positions consolidées, nous privilégierons une nuit de sommeil aussi longue que possible afin d'être affûtés à la reprise des hostilités le lendemain. Que le Dieu du Poker nous protège.

Le sommeil du juste :un premier pas vers la victoire !

#CCM  #Partie2  #JeSuisUnStratege #JeSeraiUnHeros



 

 DANS LA TETE D'UN STRATEGE :

 

Le Cercle Clichy Montmartre. Dernier bastion des irréductibles lutéciens adeptes des combats de Hold'em. Notre mission consistera à infiltrer les lignes ennemies, parvenir avec notre petite unité d'élite à renverser la regocratie ambiante pour y planter l'oriflamme rankinghero tout en haut du donjon Dreamstack, et y instaurer ainsi un nouveau règne.

 A la conquête du CCM

 Afin de parvenir à nos fins, nous disposons de quatre armes redoutables :

  1. les cartes

  2. les positions

  3. le profilage des adversaires

  4. l'exploitation des momentum du tournoi

Les ressources sont limitées, mais le plan de bataille est prêt : Observer, analyser afin de trouver les failles, puis passer à l'offensive sans faire de quartiers. Il faudra vaincre ou périr. La météo (bad beat ou good beat) constituera un facteur aléatoire avec lequel il va falloir composer.

A l'assaut ! Le plan pour les cinq premiers niveaux est le suivant :

 

PRIMO :

Adopter une mentalité positive, dire bonjour au croupier. C'est bon pour le karma.

Prendre également le dealer bonus, qui est une décision EV+. Le coût est modique et le boost initial en termes de jetons est loin d'être négligeable.

 

SECUNDO :

Ecouter et observer un maximum nos adversaires afin de parfaire notre profilage (lors des deux premiers niveaux). Hors de question d'enfiler des écouteurs et de se laisser distraire par de la musique à ce stade. Toute info est bonne à prendre.

On a déjà une première lecture sur quatre d'entre eux, mais d'autres à la table risquent de s'illustrer prochainement, et les premières impressions relatives aux forces et faiblesses des adversaires demandent à être confirmées sur le champs de bataille. Observer ne veut pas dire être passif : les blindes sont basses, autant jouer les coups y compris avec des mains marginales. Il conviendra juste d'éviter de faire monter les enchères inutilement.

L'objectif est d'envoyer des patrouilles de reconnaissance afin de tester les réactions des adversaires et d'en parfaire la lecture. On va jouer nos cartes (sans être serré pour autant préflop), en tenant compte de la position des uns et des autres, à commencer par la nôtre.

 

TERTIO :

Resserrer son jeu afin d'accumuler un capital en crédibilité et instaurer une guerre de l'intox. S'informer soi-même tout en désinformant autrui. Le tout, sans révéler nos propres forces et faiblesses. Ne pas hésiter à offrir à nos adversaires quelques fausses informations nous concernant. Les leurres font partie du jeu. C'est de bonne guerre.

  • exemple 1: je suis le voisin de palier de l'un des fondateurs de rankinghero, c'est la raison pour laquelle j'arbore ce patch.

  • exemple 2 : toujours mentir sur sa main après coup dès lors qu'il n'y a pas eu de show down.

 

QUARTO :

Analyser les informations obtenues afin de trouver les failles adéquates. On va commencer à jouer progressivement nos adversaires en sus de nos cartes et des positions. Le poker est un jeu d'intimidation : il faudra intimider nos adversaires à moindre coût en prenant des risques calculés et raisonnables à ce stade du tournoi.

 

QUINTO :

Passer à l'offensive en appliquant une tactique appropriée tenant compte des spécificités du terrain, afin qu'à l'arrivée des ante nous soyons déjà au taquet.

Le jeune ninja à notre gauche :

Faire preuve d'autorité. Tenter de le contrer par quelques sur-sur-relances. Le chambrer si l'occasion se présente (même s'il fait semblant de ne pas écouter), afin de le faire fonctionner à l'affect, dans le but de dégrader son jeu.

Le bleu à notre droite fébrile avec ses jetons :

Lui mettre la pression tout en faisant attention lorsqu'il est engagé dans un coup, car il va probablement jouer très serré. C'est a priori une cible de choix et on a l'avantage de la position. Le pilonner afin qu'il reste blotti dans son trou. Quitte à déguerpir aussitôt s'il tente une sortie musclée.

Le vétéran en face de nous engoncé dans son armure :

Il ressemble plus à Don Quichotte qu'à Bayard – il s'agira de le bousculer et de l'expédier dès que possible sur un terrain qui n'est pas le sien, en jouant sur notre mobilité et la répétition des escarmouches. Une fois désarçonné, lui décocher une fluie de flèches. Une cible à privilégier.

Le champion local situé deux sièges à droite :

Ne le bousculer qu'avec parcimonie. Toutefois, si d'aventure il instaure une dynamique en sa faveur à la table, lui montrer ponctuellement qu'il ne détient pas le monopole de la terreur.

 

SEXTO :

Exploiter au mieux les premiers momentum du tournoi avec l'arrivée des premiers joueurs short stack, ainsi que l'apparition des ante.

Contre les joueurs short stack il s'agira de jouer agressif contre ceux qui craignent l'élimination et inversement de jouer prudemment contre ceux qui la bravent.

L'arrivée des ante sera par ailleurs une opportunité pour desserrer son jeu et obtenir aisément des blindes mal défendues à la faveur de la crédibilité acquise un peu plus tôt. Cette phase aura également pour effet de brouiller la lisibilité que les adversaires pourraient avoir acquise de notre jeu.

 

Une fois ces premiers obstacles franchis, nous serons prêts à partir à l'assaut des places payées, en gardant toutefois comme objectif principal la victoire finale.

 

#CCM #Partie1 #JeSuisUnStratege

 

Ca me rappelle mes vieilles joutes sur Command & Conquer, et me donne envie de faire la guerre à tes côtés tout ça ! 

La conquête du Cercle Clichy Montmartre est à portée de flèche !

DANS LA TÊTE D'UN HEUREUX VEINARD (à la river et à l'abattage)

 

Analyse de la situation :

 

Le 8♥ à la turn ne nous a pas fait plaisir.  Henri a payé notre second barrel en fronçant le sourcil : on espere désormais une river inoffensive (un 2, un 4, un 5, le dernier 6 ou alors une carte haute telle qu'une dame ou un roi. A défaut, un trèfle).

Mais le 7♦ constitue une véritable déception. Car non seulement ce n'est pas avec cette carte qu'Henri risque de s'enflammer à son corps défendant, mais de surcroît, cela fait potentiellement une troisième paire servie capable de nous battre.

 

Notre première impression est donc mitigée en regardant le board en dépit de notre full. Nous misons river mais notre quasi-certitude d'être devant devient désormais une simple forte probabilité.

Le calibrage de notre troisième barrel à 3.800 jetons devrait pouvoir permettre de nous faire payer par Henri avec des mains telles que 99, TT, JJ, QQ.

Il hésitera vraisemblablement à call avec 22, 44, 55 ou A6.

Il semble exclu qu'Henri soit en carnaval complet... sauf s'il a loupé son tirage couleur et qu'il tente le bluff ultime. Hypothèse infime.

Il ne nous surrelancera que s'il se croit vraiment beau, et la beauté commence à ce stade par KK, AA, puis A3, puis T9s à trèfles qui lui donneraient une quinte. Entre se croire beau et être beau il y a un fossé, puisque Henri ne sera effectivement devant qu'avec 33, 88 et 77.

C'est la raison pour laquelle notre troisième barrel à la river de 3 800 visant à donner une consistance assez épaisse à ce pot nous incite à l'optimisme si Henri décide de call. Le showdown devrait nous faire plaisir.

Or, il envoie son tapis.

 

C'est tout de suite une autre paire de manches. A titre personnel, mon théorème de la river de zebezt m'incite à penser que lorsque l'on est surrelancé river après avoir pourtant misé trois barrels, on est derrière dans presque 90% des cas, quelle que soit la main que l'on possède, sauf dans les cas suivants :

A/ on a profilé en amont un joueur particulièrement agressif et vicieux à tendance kamikaze

B/ il peut s'agir d'un joueur en tilt (auquel cas il faut un historique)

 

C/ l'adversaire peut nous avoir cerné comme étant nous même un bluffeur patenté sur plusieurs coups en amont et désire nous rendre la monnaie de notre pièce en nous bluffant précisément sur ce coup-ci.

 

D/ c'est la bulle ou le dernier coup avant la pause et notre adversaire veut en profiter pour brouiller les cartes avec un move atypique

 

E / les nuts sont chez nous

 

Prise de décision :

 

Aucune des exceptions au théorème de la river ne semble s'appliquer en l'espèce. Henri se croit réellement très beau. Il possède donc une premium, un brelan, une quinte ou un full (voire un carré de 3). S'il a un full, son full est forcément supérieur au nôtre. Après une ultime réflexion, eu égard au montant de son tapis (près de 15 000 jetons d'un coup) nous allons écarter du champ des possibles les premiums. On va également écarter la quinte de l'espace.

Il possède donc soit A3, soit 33, soit 88, soit 77. Il ne reste qu'une chance minime (5%) pour qu'il ait une main autre que les 4 mains précitées.

On considère donc que l'on se retrouve derrière dans 70% des cas minimum.

Si nous décidons de call son tapis et que l'on remporte le coup, on grimpera à 38.300 jetons. En revanche, si on le perd, on sera immédiatement en fâcheuse posture puisqu'on se retrouvera avec 6.500 jetons. Le jeu en vaut-il la chandelle sachant que l'on pense être derrière ?

La décision est douloureuse. FOLD.

6.300 jetons d'abandonnés c'est une perte de 28% de notre stack. Mais se faire cracker un petit full floppé par un full supérieur ou un carré n'est pas chose rarissime, et notre lecture nous laisse à penser que c'est bel et bien le cas, l'arrivée d'un 8 et d'un 7 après le flop étant à la réflexion les plus mauvaises cartes que le croupier aurait pu sortir.

 

FOLD. Henri est beau. Le Board est laid.

 

 #Flop2Fou  #Fou3  #TheoremeDeLaRiver

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on joue pour gagner là.. ou bien pour ne pas perdre !!!!!..... that's question for me :)

 

C'est un choix difficile, de toutes les manières.

Pour gagner il faut commencer par ne pas perdre

DANS LA TÊTE D'UN HEUREUX VEINARD (à la turn)

 

 

Analyse de la situation :

 

Petit full floppé en main. Un 8♥ plutôt anodin arrive à la turn. Ce n'est toutefois pas la meilleure des cartes souhaitées, car tant qu'à faire on aurait préféré une carte très basse (un 2, un 4, un 5) ou alors très haute (une dame, un roi, un as). Voire un trèfle, pour l'âppater sur une possible couleur.

En effet, il est très possible qu'Henri ait en main une petite paire servie. Vu son silence soudain impliquant un désir implicite de concentration afin de jouer le coup, cela nous conduit à penser qu'il n'est pas démuni avec ce flop et on peut donc sérieusement envisager l'hypothèse de la paire servie dans 50 à 60% des cas. Les autres cas de figure seraient deux cartes suitées à trèfles (20%), ou bien A3, A6 (10%), plutôt qu'une premium jouée en mode sous-marin (5%), ou même carnaval complet.

 

Mains possibles : 22 - 33 - 44 - 55 - 77 - 88 - 99 -TT - JJ - Axs - A6 - A3 - KQ - KJ - QJ

Mains envisageables :QQ - KK - AA - AK - KTs - QTs - JTs ainsi que quelques cartes suitées

 

On est très confiant, puisqu'on est devant dans plus de 95% des cas, mais on ne va ni relâcher notre vigilance en pensant qu'on a déjà remporté le pot, ni relâcher notre étreinte en checkant et lui laissant une petite chance d'obtenir un full supérieur si tant est qu'il dispose d'une paire comprise entre 7 et J. Et puis plus le pot sera gros plus on pourra s'en délecter une fois le coup achevé.

 

Prise de décision :

 

Autant le flop était sublimissime, autant ce 8♥ est une carte médiocre pour nous. Checker ici n'est pas la solution privilégiée puisqu'on a opté dès le flop pour une stratégie de gonflement du pot en trois temps. Il est temps de faire une mise calibrée au plus juste. Eu égard au profil de notre adversaire devenu taiseux, nous allons donc faire une mise de continuation assez élevée à hauteur de 80 % du pot, soit un tout petit peu plus que nous aurions fait en temps normal, car on sent qu'Henri a manifestement envie d'aller plus loin dans l'aventure.

Le pot fait déjà 2.700 jetons. On va par conséquent miser 2.250 jetons. En temps normal nous aurions plutôt fait 1.900 pour ne pas l'effrayer, mais l'envie de faire encore gonfler le pot afin d'obtenir un effet de levier plus important à la river nous rend gourmand.

 

Il ne nous reste plus qu'à espérer à la river une carte très basse, ou très haute. Notre sérénité actuelle se transformera alors en quasi-certitude de remporter le pot.

 

#Flop2Fou   #Fou2   #LesDoigtsDansLeNez

DANS LA TÊTE D'UN HEUREUX VEINARD (au flop)

 

Analyse de la situation  :

 

Nous avons 110 Blindes, tandis que Henri en a près de 80. Nous avons tous les deux de la profondeur. Sachant qu'Henri parle beaucoup mais joue serré, il ne part au combat qu'en étant armé. Le pot fait à ce stade 1.300 jetons, soit 6 blindes et demi.

 

6♣3♣3♦ Voilà un flop de rêve pour nous. Avec notre paire de 6 en main qui nous donne d'entrée un full, on est devant dans près de 100% des cas (la seule main capable de nous battre à ce stade étant la paire de 3). Le coup est d'ores et déjà quasi gagné, mais si Henri a une paire servie en main, il est toujours possible qu'il parvienne à obtenir un full supérieur. Hypothèse négligeable, toutefois : on va partir du principe qu'on sera devant tout le long du coup.

 

Prise de décision :

 

L'éventail des mains possibles chez mon adversaire est assez facile à esquisser à ce stade : toutes les paires servies inférieures aux dames, tous les as suités, tous les as avec un gros kicker, ainsi que des mains plus marginales telles que KQ, KJ, QJ, Q10, ou encore J10. Les risques d'accident sont infimes. Avoir une main surpuissante, c'est bien, la valoriser c'est mieux. Je vais donc opter pour une stratégie visant à tenter de faire gonfler le pot le plus possible. Autant commencer dès le flop.

 

Plutôt que de checker, je vais donc opter pour un continuation-bet standard afin qu'Henri, qui est profond en jetons, morde à l'hameçon avec un minimum de confiance. Etant le premier à parler, il est tout à fait normal que je mise étant donné que je possède l'initiative. Les joueurs serrés aiment bien aller au delà d'un simple flop lorsqu'ils s'embarquent dans un coup, alors autant faire en sorte que le voyage soit tarifé.

 

Mon continuation bet sera de 50 à 60% du pot. Tel Sissa avec ses grains de blé sur son échiquier, plus gros sera le pot de départ et plus gros sera mon effet de levier si tant est qu'Henri touche quelque chose à la turn ou à la river et s'enflamme au point de vouloir lui aussi réclamer le pot avec surenchère à la clef.

 

Je ne m'attends pas à être surrelancé, mais je ne m'attends pas non plus à ce qu'Henri abandonne alors que je mise en toute décontractation mes 700 jetons... car j'estime qu'il va me call ici dans 80% ou 90% des cas.

 

#Flop2Fou #Fou1 #LesDoigtsDansLeNez

 

 

#TentativeDeHoldUpAuBPTLILLE 

#BPTBluff 

 

RankingHero ayant eu la riche idée de me choisir pour représenter ses couleurs suite au concours ludique qui était organisé ici-même en partenariat avec les Casinos Barrière, j'avais donc rendez-vous ce samedi 12 septembre avec le BPT Lille afin d'y disputer la 8ème et dernière étape du Barrière Poker Tour 2015. Ma mission était simple : débarquer au casino les poches vides (puisque n'ayant même pas à débourser les 570 Euros d'entrée) et en ressortir avec un magot conséquent. Il s'agissait pour moi d'une sorte de rédemption puisque l'an dernier j'avais gagné sur internet mon package pour ce même BPT Lille mais l'opérateur EuroPoker alors au bord du dépôt de bilan n'avait pas honoré son engagement et je m'étais retrouvé injustement privé de mon lot.

 

Ayant glané un sticker RankingHero il y a quelques mois de cela, j'avais pris le soin de le ramener avec moi. Bien m'en a pris : arrivé en fin de matinée au casino après un trajet en covoiturage sans encombre, je me heurte à un petit contretemps puisque le responsable des inscriptions m'annonce qu'il n'a pas de patch RankingHero à ma disposition, contrairement à ce qui était prévu. Peu importe, je suis venu avec mon sticker de secours et je le colle au moment même où je pénètre dans la salle où se dispute le tournoi le temps d'un week-end.

 

DAY 1 :

 

Je pénètre alors dans un autre monde. La vaste salle, assez obscure aux lumières tamisées bleues est déjà bien remplie. Le tournoi a débuté depuis quelques minutes à peine, et un rapide coup d'oeil à l'écran géant recensant les inscriptions me confirme mon impression : cette édition 2015 du BPT Lille est une réussite en termes de fréquentation puisque le nombre d'inscriptions approche doucement des 400.

 

L'enceinte dans laquelle se déroule le tournoi est plutôt belle, pour peu que l'on apprécie la semi-pénombre et les spots de lumière bleutée. Aucune fenêtre à l'horizon, on en oublie vite les notions de base telles que l'heure qu'il est ou bien le temps qu'il peut faire dehors. L'espace temps n'est pas le même qu'ailleurs. D'ailleurs, une croupière en prenant sa relève arrive en annonçant un « bonsoir » alors qu'il est 13h00. Difficile de lui en tenir rigueur sachant que nous sommes dans une salle obscure et que le travail de croupier est une activité à horaires complètement décalés. Toutefois, cette salle s'avère bel et bien agréable : température ambiante idéale, ventilation parfaite, et surtout : boissons, café, grignotages (chips, biscuits salés...) et sucreries à volonté. Il suffit de se lever pour aller piocher dans les réfrigérateurs des eaux gazeuses, des succulents smoothies et autres canettes de Red Bull pour ceux qui ont besoin d'un petit coup de boost. En un mot, le cadre est atemporel et agréable. En prime, le wi-fi est gratuit.

 

A la table, tout va très vite pour moi. A peine arrivé, je me mets à soulager les joueurs les plus fortunés de leurs jetons en trop. Tant et si bien que je me retrouve en excellente posture sans avoir besoin de rien faire de particulier. Et comme la table est conviviale, je m'y sens bien : un jeune nordiste plein de gouaille venu disputer ce tournoi avec quelques uns de ses amis me surnomme même Bill Gates, et entre bises aux copains et bluffs à son voisin de table il essaye en vain de cerner mon profil, ma provenance, ma profession. Je le laisse se perdre en conjectures... non sans lui soutirer quelques rondelles au passage. Je déploie un jeu solide mâtiné d'un zeste d'audace, en évitant soigneusement les deux joueurs qui me semblent les plus compétents, en y allant en douceur avec les serrures et en contrant les bluffeurs. Une tactique simple et efficace puisqu'à la fin de ce day 1 B, la moitié des joueurs ont été éliminés tandis que j'ai déjà plus que triplé mon tapis de départ. Et je n'ai même pas encore mis mon t-shirt fétiche ni même mon chapeau magique qui m'accompagne lors de mes sorties live : j'ai l'air de Monsieur Tout le Monde. Seul mon petit sphinx trônant sur ma grosse pile de jetons trahit mon côté atypique. Il est 19h30 le day 1B s'achève. La vie est belle.

J'entraperçois quelques figures du circuit au passage – joueurs professionnels et sponsorisés – (Brian Benhamou, Céline Bastian, Abou Sy, Laurent Polito, Jean Montury, Nicolas LeFloch pour ne citer que ceux-là) mais je n'ai aucun complexe. Deux millions de mains disputées en un peu plus de deux ans de pratique online : je sais que je suis aussi bon sinon meilleur qu'eux. Tout du moins sur le plan technique.

 

DAY 2 :

 

Le day 2 reprend dans la foulée à 21h en regroupant les survivants de la veille (ceux du day 1 A qui ont joué vendredi soir et ceux du day 1B tels que moi). Un passage express par l'hôtel pour une douche histoire d'évacuer la pression et de rester frais et me revoici prêt à aborder ce day 2 dans de bonnes conditions. Il reste à peine 157 joueurs sur un total de 401 inscrits.

 

Dès l'entame de ce day 2, j'ai à ma table un grand type dégingandé revêtu de son armure et de son heaume de tournoi : le sweat blanc et la capuche. A l'abri derrière son imposante forteresse de jetons, il se sent intouchable. Une sorte de chevalier blanc des temps ludiques. Un ersatz de mâle alpha du poker qui prend ses adversaires pour des canassons qu'il se doit de chevaucher en éperonnant à tout va. Je sens qu'il va relancer toutes les mains. Et c'est exactement ce qu'il fait : en quelques coups à peine son tapis prend encore plus de volume. Je décide alors de le prendre pour cible. Contrairement à beaucoup d'autres joueurs qui répugnent à affronter de face les mastodontes, je n'hésite jamais à mordre aux basques des cheap leaders. Et violemment. C'est risqué mais aussi potentiellement rentable de vouloir trancher dans le lard. Comme je ne suis pas venu pour faire de la figuration dans ce tournoi, je fonce en espérant trouver un bout de gras. En l'occurrence je tombe sur un os, puisque mon premier assaut d'envergure contre lui survient justement alors qu'il dispose d'une main légitime. Aïe. Mauvais timing, j'y laisse quelques dents. Le chevalier blanc finira cheap leader du day 2 quelques heures plus tard mais ça, je ne le saurai que bien plus tard, car en attendant la table casse et nos routes se séparent. Tout du moins provisoirement.

 

Nouvelle table, nouveaux adversaires, nouveaux enjeux. Et nouveaux soucis. Mon tapis est amoindri, mais toujours au dessus de la moyenne. Nous sommes encore plus d'une centaine de joueurs en course pour 54 placées payées. Sauf qu'à cette table-ci, je vais me prendre une petite catastrophe industrielle en bataille de blindes contre un joueur revêtu d'un pull d'hiver gris (au demeurant fort sympathique et compétent) qui fait brelan à la river avec un 2 fatigué auquel il s'est pourtant agrippé tout le long du coup tandis que je me voyais déjà beau avec mes deux barrels payés en ayant en main deux paires max à la turn sans possibilité aucune ni de quinte ni de river. Perdre un pot de trente blindes à ce moment là me met dans une situation problématique. Je glisse ainsi vers les profondeurs du classement tandis que nous ne sommes plus que 80 joueurs environ. Ca va être pour moi le début d'un long, très long chemin de croix.

 

La zone rouge approche avec l'inexorable augmentation des blindes. Je vais surmonter cette situation délicate à une autre table en compagnie de Brian Benhamou – le joueur PMU - qui est encore plus mal en point que moi alors que nous avons les places payées en ligne de mire. Je me dois de dire un mot sur Brian. Il représente tout ce que j'aime chez un joueur de poker : en sus de savoir tenir les cartes, il respire la sympathie. Brian est également courtois, souriant et agréable à une table. Même poussé dans ses derniers retranchements, il ne se départit pas de sa bonne humeur communicative. C'est une qualité rare chez les professionnels. Le hasard des tables qui cassent fait que je suis contraint de changer de table pour la 5e fois de la soirée et je n'assisterai que de loin à l'élimination de Brian aux portes des places payées, en 57e position.

 

LA BULLE :

 

La bulle arrive alors aussitôt. Il reste 6 tables. Nous sommes 55 et je suis au plus mal avec ma douzaine de blindes. Il n'y a pourtant que 54 places payées. Pas une de plus. A ma table, deux personnes attirent immédiatement mon attention : à ma gauche Kenny, un beau gosse d'une vingtaine d'années au sourire ravageur vêtu d'un classieux costume qui jouit d'un tapis extrêmement confortable et qui manipule ses jetons avec la maestria d'un pianiste sur son clavier. Et à ma droite Luc, un quadragénaire belge disposant d'un peu moins de 10 blindes, avec de faux airs d'un Jean-Pierre Bacri le sérieux en plus. Je sens confusément que la bulle risque d'éclater ici-même. Reste à savoir si je serai acteur ou simple spectateur.

 

Luc le short stack envoie son tapis une première fois, mais personne ne le paye. Il montre les as et ramasse des clopinettes. Le main par main reprend. Un tapis est payé à la table voisine, mais le joueur sur la sellette remporte le coup et le manège reprend. Trois mains plus tard, le beau Kenny effectue une relance standard en début de parole. Luc le short stack envoie de nouveau son maigre tapis. Kenny hésite, d'un air amusé, sachant qu'il est derrière et tentant de calculer sa cote mathématique face à ce qui ne peut être qu'une premium en face. Il annonce : « bon, bah... euh... je vais jouer mes deux cartes ». Il call avec dame dix de cœur. En face, encore les as. Et là, c'est le drame à la river, avec une quinte improbable qui permet aux 54 survivants dont je fais partie d'avoir l'assurance d'empocher un gain minimum de 1 150 Euros. 3h00 du matin. Nous disputons encore 3 mains et puis c'est officiellement la fin du day 2.

 

DAY 3 :

 

Une fois parvenu à l'hôtel, je m'endors rapidement. Je rêve que je me fais éliminer dès les premières mains du day 3, ce qui aurait du sens au regard de mon tapis devenu minuscule. Néanmoins, sachant que mes rêves ne se réalisent jamais, je suis étonnamment serein à l'entame de cette dernière journée.. Un regard au tableau lumineux me permet de constater l'ampleur des dégâts : je suis classé 50e sur 53 survivants. Mais je suis serein, car mes rêves ne sont jamais corroborés dans la réalité. Une certaine forme d'insouciance s'empare de moi dès la reprise des hostilités à 13h. Je gagne deux coups importants qui me permettent de sortir de la zone rouge et me revoilà revenu dans le cœur du peloton, à l'abri du vent. Mon sphinx dispose à nouveau d'une tour digne de ce nom sur laquelle il peut trôner en gardien attentif et féroce. La vie est de nouveau belle pour moi. Les éliminations, c'est pour les autres. J'enfile mon sombrero de cuir et je déploie mon jeu habituel. Les deux dernières filles encore en lice, la magnétique Céline Bastian et la vénérable Marjolaine sont éliminées coup sur coup si bien qu'il n'y a plus de filles parmi la trentaine de survivants.

Alors que nous ne sommes plus qu'une quinzaine de prétendants encore en lice pour la victoire finale et que je ne suis pas loin de la moyenne, j'assiste à la livraison la plus incroyable qu'il m'ait été donné de voir : un corbeau mal luné et un dragon gris se lancent dans une escalade sans fin à base de relances, sur-relances, et sur-sur-relances : ils commencent le coup avec 50 blindes chacun. Et le corbeau termine le coup avec 1 ante tandis que le dragon gris passe à 100 blindes. Deux millions de jetons. Le total du tapis de départ de 40 joueurs... l'équivalent de 20.000 euros en valeur absolue. Donnés. Offerts. Sacrifiés en offrande au dragon gris sur l'autel de l'inconscience, sous nos yeux de sectateurs ébahis. On avait pas vu sacrifice plus stupide depuis Stannis Baratheon sacrifiant sa fille unique sur le bûcher du Dieu du Feu en échange de la promesse d'une hypothétique victoire sur le champs de bataille.

 

Le dragon gris me semble alors rassasié et repu. Presque assoupi. Il termine d'ériger son gigantesque mur de jetons et se met alors à envoyer du texto à tout bout de champs à ses copains. C'est le moment d'aller lui prélever en douceur quelques échantillons de jetons pendant que sa concentration et son appétit sont au plus bas. Malheureusement, je me prends un souffle de dragon en pleine face. Et pas que son souffle, d'ailleurs. Mon nez souffre autant que mon stack dans cette opération, aussi je décide de battre provisoirement en retraite : la diminution du nombre de survivants à la table me permet ainsi de m'éloigner de ses effluves. Seul le pauvre croupier en pâtit, mais il reste stoïque, en véritable professionnel qu'il est.

 

La pré-table finale va se jouer à 10 et le tirage au sort m'éloigne alors du dragon gris. Mais pas des ennuis. A ce moment là, j'y crois encore, d'autant que tous les habituels cadors ont été éliminés depuis belle lurette (ils sont partis se consoler en allant disputer le tournoi Masters) et que nous ne sommes plus qu'entre joueurs lambda. A part Dmitrijs le letton – qui est un joueur aguerri de cash game - j'ai l'impression que personne ne parle aussi bien que moi la langue du poker à la table. Il me manque juste un peu de matière première pour pouvoir composer une chanson de geste à même de traverses les âges : des jetons. J'en manque cruellement puisque je suis 8e sur 10.

 

Je vois d'ailleurs réapparaître à ma droite le chevalier blanc de la veille, mais il est désormais bien inoffensif. Il a enlevé son heaume. La capuche ne le recouvre plus entièrement. Je le sens fatigué. Il ferait une parfaite cible pour moi. Oui mais voilà, je ne reçois aucune main me permettant d'attaquer qui que ce soit. Et la seule fois où je tente un move, je me fais confisquer une part substantielle de mon tapis par l'étonnant letton. Je me retrouve affaibli au plus mauvais moment. C'est toutefois non sans une pointe de satisfaction que j'assiste à la mise à mort de Fathi le chevalier blanc lors d'un duel à la vie à la mort avec l'autre short stack de la table, un poil de carotte du nom de Steve.

 

TABLE FINALE :

 

La vraie table finale à neuf va pouvoir commencer, juste après une petite pause d'une heure environ. La table finale démarre donc à 20h30. J'ai du mal à m'accommoder à mon siège à roulettes et à cette table aux accoudoirs surélevés. Et puis je n'aime pas les feux des projecteurs. Ni au sens propre ni au sens figuré. J'ai d'ailleurs dû refuser poliment mais fermement à trois reprises la demande d'interview de Louloute62 l'animateur de la RPDS – plein de bonne volonté il est vrai - qui a essayé de me faire croire que son interview était pour RankingHero. Un beau bluff de sa part, mais qui n'est malheureusement pas passé.

 

Lors du concours que j'ai remporté il y a une quinzaine de jours ici-même sur RankingHero, j'y racontais que je me retrouvais en table finale de ce BPT Lille et que je parvenais à passer un bluff de légende. Je dois avouer que lorsque je me suis assis en table finale, l'idée m'a traversé l'esprit de tenter un tel bluff si je recevais ces mêmes cartes (en l'occurrence un 10 et un 2).

 

Ma situation à l'entame de la table finale est toutefois bien trop critique pour bluffer. Avec moins de quinze blindes, je n'ai droit à rien : ni à l'erreur ni à la malchance... et encore moins à un bluff fantaisiste, sauf à être inconscient. Impossible de déployer mon jeu comme je le voudrais car les grosses plaques de 100.000 jetons, elles sont chez mes adversaires. Moi je me contente des maigres rondelles. Et c'est extraordinairement frustrant. Mon destin ne m'appartient plus.

 

Au bout d'une demi-heure de table finale et alors que je n'ai pas encore pu bouger une oreille, le damoiseau - le plus jeune des neufs finalistes - tente de bluffer dragon gris, mais ce dernier le réduit en cendres avec un hero call des familles (il paye son tapis overpot turn avec 4e paire alors que damoiseau n'a rien touché du tout). Entre gros bluffeurs, forcément, ils se comprennent. Enfin pas tant que ça, car damoiseau rouspète de s'être fait payer dans de telles conditions. Moi, ça m'arrange ! Un palier de franchi sans rien avoir à faire. C'est beau. Mais c'est insuffisant, je sais qu'il va falloir forcer mon destin. L'occasion se présente quelques minutes après, mais le coin flip ne passe pas et je suis éjecté de cette table finale par le placide Alain, futur vainqueur de l'épreuve...

 

8e sur 401 participants. Même si je mesure la quantité de chance qu'il m'a fallu avoir pour en arriver là, je suis davantage frustré que ravi. Je quitte la table et vais chercher mon gain. 4 600 Euros payés en cash, avec un panachage de billets (500-200-100-50-20 et même 10). Je bois un dernier smoothie en ruminant ma peine, et je trouve en quelques minutes un covoiturage sur internet grâce au wi-fi. Le sympathique conducteur se propose même de venir me chercher juste devant l'entrée du casino. Tandis que je l'attends, j'assiste à une scène assez incroyable juste devant l'entrée de l'établissement. Un jeune flamand à peine sorti du casino avec ses quelques comparses se met à smurfer ventre à terre sur le sol afin d'épater la galerie. Je sors de ma bulle en quittant l'enceinte du casino. Il est minuit pile. Un week-end d'un autre monde s'achève. Je ne suis pas tout à fait riche. Mais plus tout à fait pauvre.

 

Merci RankingHero.

 

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J'avais lu une de tes analyse de main et je m'étais dit que nous avions affaire à un excellent joueur, prenant en compte toute la complexité de ce jeu. Ton parcours confirme ma première impression. Ton compte rendu est savoureux, et tu manie l'humour tout comme les cartes tout en finesse. Bonne continuation et gl pour tes prochains tournois.

 

Merci pour ce compliment qui me va droit au coeur @NoSurrender .

#BPTBluff 

Je dispute la table finale du BPT Lille en compagnie de deux joueurs extrêmement agressifs. Je dois leur tenir tête. La victoire est à ce prix. Mes mains sont moites et rendues malhabiles, ce qui n'est pas idéal pour dégainer du jeton. Et la sueur imbibe mon chapeau, mon dernier rempart contre leurs assauts. Il ne manque guère que le soleil de plomb pour que notre affrontement final ressemble à un dénouement digne d'un Western.

 

Nous sommes donc trois. Un bon au visage angélique, une jeune brute et un truand aguerri. Le bon (votre serviteur) joue de façon fluide et appropriée, tentant de passer entre les gouttes. La brute effectue régulièrement des relances monstrueuses. Le truand s'engage quant à lui dans tous les pots et dégaine systématiquement au flop en tentant d'arracher tous les coups à la manière d'un détrousseur de diligences.

Le dénouement est proche. La brute est énervée, car elle vient de perdre un gros coup contre le truand (aux tempes grisonnantes) dont le comportement s'avère particulièrement méprisant et qui n'arrête d'ailleurs pas de le chambrer pour le pousser à la faute. Le tapis de la brute énervée se retrouve bien entamé. Je le sens terriblement contrarié, à la limite du tilt. C'est le moment d'en profiter, d'autant que je suis au bouton : je prie pour que le croupier m'accorde une main puissante. Mais la magie n'opère pas, comme presque toujours : 10♣et 2♦. Peu importe, je tente le coup car la position est en ma faveur.

 

Mal m'en a pris. Les deux loulous m'ont suivi, prêts à en découdre alors que je suis désarmé. Ca sent terriblement la poudre et j'ai l'impression de jouer les mèches trop courtes. Le flop est constitué de J♦J♠ et 9♥. J'ai la désagréable impression de me retrouver à l'ouest, mais sans la conquête qui va avec... D'autant que le truand qui était de petite blinde décide de miser directement ! Dépité par mon mauvais timing, je me prépare à jeter ma main. Mais c'est alors que la brute effectue une sur-relance dantesque, en toisant le truand avec une étrange mimique en coin. La tension grimpe encore d'un cran et l'air devient irrespirable. On sentirait presque l'odeur du cuir humide de sa sacoche, d'autant qu'une grosse goutte de sueur perle longuement de sa tempe avant de tomber sur le bord de la table et de rouler au sol.

 

Je les regarde tous les deux en me préparant à me retirer du coup et à endosser le rôle du croque-mort puisqu'ils ont manifestement tous deux choisi cette main pour régler leurs comptes. Il y a de l'orage dans l'air. Pourtant, au loin, je crois entrapercevoir un coin de ciel bleu. Car mes mains refusent de répondre aux ordres de mon cerveau... Je prends ma plus grosse pile de jetons, et je l'avance les mains en coupe tandis qu'un « tapis » sort de ma gorge pourtant aussi nouée que le cou d'un pendu au petit matin.

 

Le truand déglutit. Il s'éponge le front, manifestement mal à l'aise d'avoir été pris au dépourvu. Ses mains tremblent. Il lève les mains en l'air et rend les armes. En voilà un premier qui a renoncé. Reste à présent la brute. Elle demeure impassible un long moment et me toise avec son air mauvais. Je ne peux plus soutenir ce regard et décide de fermer les yeux et de retenir ma respiration. Une minute passe. Mes joues s'empourprent. Les secondes continuent à s'égréner et ma gorge me pique de plus en plus. Je n'en peux plus. Je veux que ça cesse.

 

La brute retourne alors ses cartes. Une dame et un valet. Solide, le brelan ! J'ai l'air d'un cow boy du dimanche avec mon 10 et 2. Je ne dis rien, térrorisé par l'idée d'être parti au combat avec en main un pétard mouillé. La brute décrispe alors ses muscles et me sourit en me disant : " bien joué ! Tu avais as-valet, pas vrai ?" . Je respire avec avidité une goulée d'oxygène et déglutis sans plus bouger. Car profitant de la tension ambiante, je viens de me faufiler entre les gouttes et de remporter ce coup.

 

Le croupier me réclame mes cartes demeurées prisonnières de mes mains. Je retourne mes cartes. "10 et 2. La main de Doyle Brunson !" hurle le truand hilare. Un brouhaha s'empare de la salle. La brute jaillit de son siège et éructe non sans m'arroser au passage de quelques postillons : "comment t'as pu faire ça ? T'es un putain de génie, c'est ça ? C'est le bluff le plus moisi que j'aie jamais vu." Je demeure silencieux. Penaud face à mon comportement impassible, la brute toise le truand toujours hilare, se rassoit et murmure : "A l'ouest rien de nouveau... "

 

Je réponds enfin, en le défiant du regard : "Ici, c'est le Nord" ! La salle laisse alors retentir un tonnerre d'applaudissements tandis que je reçois une pluie de compliments de la part des observateurs.  Quelques minutes après ce coup, le tournoi s'achève : le magot tant convoité est entre les mains d'un cow boy solitaire qui s'en retourne chez lui dans le crépuscule...

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perso, je ne retourne pas mon 102o, je muck, et là il tilt grave :D

cette photo ces a toulouse ? au bpt

Oui BPT Toulouse 2014.

Bonjour @zebezt 

Les nouvelles images #HeroScore sont prêtes :) Nous en avons préparé 4 personalisées pour toi. Stp, choisis ta préférée et ajoute une coutre explication.

1.) 

2.)

3.)

4.)

 

@zebezt à toi de choisir ta photo préférée :)