On dit souvent que les bons joueurs sont meilleurs surtout postflop; En fait c'est faux: les bons joueurs se mettent dans une situation favorable dès preflop, pour avoir des décisions simples et faciles postflop, ensuite. Au contraire les fish rentrent dans des coups preflop "au feeling" et se trouvent ensuite dans des situations compliquées postflop "mal de crane". Je vais vous révéler ici le secret de la charte exacte à suivre preflop, comme les champions, tels que Pedro Canali, suivent, dans la grille ci-dessous:
Eh oui, il n'y a pas de charte en fait !!!
Comme le poker est un jeu basé sur une prise de décision avec une information incomplète (on ne connait pas les cartes des autres, ni le board, lorsqu'on est preflop), la décision de rentrer dans un coup, préflop, est basée sur 4 éléments fondamentaux: La Position - L'Action - Les Stacks - Les Cartes.
L'élément numéro un à prendre en compte est la POSITION. Plus on a entendu de joueurs agir (ou pas) avant, plus la décision est "éclairée". Par exemple, il y a 9 joueurs et nous sommes au Bouton. Les 6 joueurs avant nous passent... La possibilité d'ouvrir le jeu est intéressante, puisqu'après nous il n'y aura plus que les deux blindes; qui en plus vont devoir s'exprimer avant nous pendant les tours postflop. Cela nous donnera l'initiative postflop, puisque souvent les adversaires vont faire "check to the raiser". En résumé, plus la position de parole est tardive, plus on peut jouer loose: "Tight in the front and loose in the back". De plus, comme 2 fois sur 3 on ne touche rien au flop avec deux cartes dépareillées, la position de parler en dernier, nous permettra de miser en continuation bet et de remporter le coup souvent contre des adversaires qui jouent leurs cartes uniquement, car nous aurons l'initiative d'avoir ouvert pre-flop et ils n'auront fait que caller. Cette initiative et cette pression (c-bet), associée à la position de dernier de parole, est l'essentiel du poker moderne. PIP: "Position Initiative Pression".
Mais si à la place de 6 joueurs qui passent avant nous, nous avons un joueur EP (early position) qui ouvre et un joueur, par exemple au CO (cutoff), juste devant nous, qui 3-bet, alors l'action qui est avant nous, change notre décision: nous ne pouvons plus ouvrir, ni faire 3-bet. Il ne nous reste que le flat-call du 3-bet ou un 4-bet ou un fold. L'element de décision numéro 2 est donc l'ACTION qui a dejà eu lieu avant nous. Plus il y a eu d'action avant, plus on doit être tight. "Action in the front means tight in the back".
Toujours dans la même situation au bouton, 6 joueurs foldent, mais la petite blinde, après nous, a un stack de 10 BB. Nous avons un stack de 20 BB seulement. Si nous faisons on open de 3BB, il se peut que la SB fasse 3-bet shove de ses 10BB, ce qui nous entrainera de fait à miser les 7BB complémentaires et nous fera commit pour ce tour. L'élément de décision numéro 3 est donc de considérer son STACK et celui des adversaires. 'Big stack puts pressure, small stack puts allin... or fold".
Mais les CARTES ça ne compte pas ? Pas tellement en fait: elles ne sont importantes que si on va au showdown, si on joue "à la bataille". Si, au contraire, on fait folder les adversaires, avant, par ses mises, ou bien parce qu'ils ont peur, ou parce qu'ils ne considèrent que leurs propres cartes, alors les cartes ne comptent pas. L'élément de décision numéro 4 est donc de ne tenir compte de ses cartes qu'une fois que l'on a intégré les 3 autres éléments de décision preflop et dans l'éventualité d'un showdown. "Poker is not a game of cards played by people. Poker is a game of people played with cards."...
En résumé, pourquoi on décide de jouer preflop ou pas ? PASC (parce que): Position - Actions - Stacks - Cartes.
Bien entendu, il s'agit d'un raisonnement très simple, voire basique, mais suffisant pour battre 90% du field. On pourra ensuite ajouter au raisonnement le profil des adversaires, la situation du tournoi, l'état émotionnel (le sien, celui des autres), le metagame, la réputation à la table, le mood de la table, les moves speciaux (squeeze, 3-bet light, push or fold ICM, la défense de blindes, steal et resteal, new york back raise, etc.)
Le fait de rentrer dans un coup dans de bonnes conditions, va conditionner quasiment toute la suite du coup. Il faudra anticiper un re-raise preflop (ou pire) et aussi la suite du coup postflop; Comme disait un grand maître des échecs: "Il vaut mieux un mauvais plan, que pas de plan du tout !"
On pourrait développer aussi les concepts suivants: Les ranges d'ouverture en fonction du stack et de la position (EP, MP, LP, Blindes) - La taille de la mise d'ouverture (limp, min raise, 2,25 à 5BB, overbet, push) - Anticipation des réponses adverses et planification par "lines" - Le read des ranges adverses et fréquences d'ouverture - Fréquences de steal ou de resteal - Push or Fold: Chartes, Calculs ICM et calcul des conséquences - Les 3-bets et la réponse aux 3-bets, 4-bets etc. - Les 3-bet light (blockers et jeu au flop) - "check to the raiser" - Quand flat-call, quand re-raise ? Implied odds et joueurs après - Limp ou raise ? - Defense de blindes - Le jeu en small blind...
mais on a dit: "fais court":... et puis j'ai écrit tout ça dans mon livre "Poker Instinct" ;)
#TuyauPoker #JeuPreflop
#TuyauPoker #JeuPreflop.