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Zedixair
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#BPT7et2 

BPT Bordeaux WIN 7-2

 

 

Je sens que l’exploit est à portée de main…

Après de très nombreuses heures à batailler sur plusieurs jours, un début de TF en fanfare, puis un désert de cartes, j’ai fini par sortir le troisième avec les flèches, à tapis préflop contre sa paire de huit. C’est maintenant l’ultime défi de ce beau tournoi…

 

Le HU du BPT Bordeaux a commencé il y a maintenant 35 minutes. Mon adversaire m’est totalement inconnu : comme moi, c’est un joueur anonyme. Tout ce que je sais de lui, c’est ce que j’ai vu de son jeu lors de la TF : il est solide, réfléchi, plutôt agressif quand il le faut, mais il a quelques petits tells que je pense pouvoir éventuellement tourner à mon avantage. En fait, il est assez jeune et a surtout un profil de joueur internet, et il m’a semblé relativement peu à l’aise en live, malgré le fait qu’il soit arrivé jusqu’ici.

Il avait un net  avantage en jetons au début du HU, mais j’ai peu à peu grignoté son avance, au gré de quelques bonnes mains, d’un bluff audacieux, et grâce à une agressivité permanente, mais contrôlée. J’ai maintenant un léger avantage en stack sur lui, je suis donc en position pour gagner ce tournoi prestigieux. J’ai environ 3.3 millions, et lui à peu près 2.9 million, sur des blinds à 30 000 / 60 000.

 

Je suis au bouton, et je lève un superbe 7-2 à carreau.

Posément, je prends des jetons dans les piles devant moi, je compte, et ma main franchit la bet-line, jetant calmement les rondelles de plastique de couleurs variées. Le croupier annonce : « Relance à 135 000 ». Mon adversaire regarde ses cartes quelques secondes, et s’avance insensiblement sur son siège, en relevant légèrement le menton : il a une bonne main ! Ça sent le 3-bet… Il saisit des jetons, fait des piles, prépare sa relance… Finalement, lentement, il pose deux grosses piles de jetons de 10K sur l’aire de jeu. Le croupier fait de plus petits tas de dix jetons, et annonce de sa voix neutre : « Sur-relance à 300 000 ! ».

Bon ! Il est temps de réévaluer la situation… J’ai une belle poubelle, et je suis sûr que mon adversaire a une bonne main. Par contre, malgré cette main moisie, j’ai une cote correcte pour aller voir le flop, et si je paie,  je vais jouer la suite du coup en position, avec ma main facilement jouable postflop. De plus, nous avons encore un peu de profondeur pour jouer. Je décide donc assez vite de payer.

Le croupier, qui répond au prénom de Raphaël (c’est marqué sur son badge), brûle une carte et place le flop. Je ne le regarde pas du tout, car j’observe mon adversaire. Le floor annonce au micro : « Roi de carreau, Huit de carreau, Deux de pique ».

Nice flop ! Un tirage carreau (pas bien haut, mais on est en HU), et une petite paire de deux (avec mon kicker 7 en mousse). Je pense que « Villain » a touché : en voyant le flop, il a eu une micro-expression de satisfaction, et a immédiatement saisi des jetons devant lui. Je m’attendais de toute façon à un continuation-bet de mon adversaire, lequel ne tarde pas à arriver : il met 350 000 au milieu. Que peut-il bien avoir ? Les As ? Un beau Roi (AK ? KQ ?), ou dans le pire des cas pour moi, un brelan. Comme j’ai déjà un Deux en main, le brelan de Deux est peu probable. Reste le brelan de Huit, ou le brelan de barbus ! J’ai quand même une paire et un draw flush, ce qui n’est pas si mal en HU, alors je décide de call assez vite, tout en sachant que je folderai sur une seconde mise si je n’améliore pas au turn.

 

Le floor annonce la turn : « Deux de trèfle ! ». Eh ben voilà, Papa ! J’ai amélioré ma main, mais attention ! Mon adversaire a déjà des jetons en main, et il prépare de nouveau une mise… Ça commence à sentir le coup qui va partir à tapis, cette histoire… « Villain » mise de nouveau 350K. Un assez petit bet, qui ressemble à de la value ! J’hésite un peu à raise à tapis, car depuis le début, je sens que mon adversaire paraît costaud. En même temps, j’ai maintenant brelan et tirage flush, je ne me vois pas fold cette main en HU, et puisque j’ai call au flop et amélioré, je décide de flat-call la mise. Mes 350 000 rejoignent le gros tas de jetons au milieu du tapis.

Le croupier retourne la river. Et là : « Sonnez trompettes ! Résonnez buccins ! »…

Je vois apparaître LA carte magique : un superbe « Deux de cœur », comme l’annonce le floor. WAAAAHOOOOUUU ! Me voilà nutsé de chez nutsé avec mon carré de Deux ! Mon esprit danse la gigue, mais je m’efforce de ne rien laisser transparaître. Heureusement, mon adversaire ne me regarde pas du tout : il est concentré sur le board, et il tanke… Bizarre, jusqu’ici, il avait semblé plutôt sûr de lui, et là, il paraît un peu moins serein… Il prend des jetons, les « shuffle » encore et encore, et le temps semble s’allonger pour moi. Je ne pense qu’à une chose : comment faire pour rentabiliser cette main monstre et conclure l’affaire ? « Villain » me jette finalement quelques coups d’œil rapides, puis son regard se pose sur ses jetons, et il finit par pousser 500 000 au milieu ! L’affaire s’annonce bien engagée pour moi ! Je fais mine de tanker une trentaine de secondes, et mon cœur bat la chamade. Il est temps de prier pour que mon adversaire ait bel et bien une très grosse main…et si possible, trop grosse pour folder sur ce coup déjà énorme !

 « Tapis ». Ma voix se voulait assurée, mais pas trop, histoire de laisser planer le doute, et je crois que c’est réussi. J’avance une par une mes piles de jetons restants au-delà de la betline, le croupier compte et annonce, mais je ne l’écoute même pas, tant mon esprit est ailleurs, focalisé sur un seul mot adressé mentalement à mon adversaire, comme si je pouvais l’influencer : « Paye ! ». Les spectateurs derrière le rail s’agitent, les cous se tendent pour voir ce qui se passe. Il ne reste plus qu’à attendre la décision de mon adversaire... S’il paye, c’est fini, et s’il folde, j’aurai quand même pris un énorme avantage en jetons. Sa décision ne se fait pas attendre plus d’une dizaine de secondes. Il annonce «Call » en jetant face-up une paire d’As, et je lui montre instantanément la mauvaise surprise.

Sa grimace en dit long sur sa déception, et je le comprends : se faire craquer les As sur ce coup est cruel… Mais soyons honnête : je suis surtout incroyablement heureux pour cette belle win ! Je serre la main de mon adversaire, tandis que les pensées se bousculent dans ma tête : je repense surtout à ce ticket gagné sur RANKING HERO qui m’a permis de venir ici, et un immense sourire s’épanouit sur mon visage.

 

 

 ahh cette mission me fait découvrir des auteurs remarquables 

Merci, merci, j'ai donc deux acheteurs potentiels pour mon futur thriller pokéristique en cours d'écriture... 

Superbe !!! Content d'avoir fait ce HU contre toi lol

 

Cela veut le coup de batailler plusieurs jours