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DANS LA TETE D'UN BRIAN - (à la river)

Analyse de la situation :

L'adversaire a payé mon second barrel : le pot fait désormais 22.000 jetons (73 blindes) et il me reste à peine 7.400 jetons (22 blindes) derrière moi. Je redoute essentiellement un 9 un T et un J à la river. Il n'en est rien avec ce 2♠ presque anodin.

Ma première impression est donc très positive en regardant le board 8♣ 4♠ 2♦ K♠ 2♠, je considère qu'il s'agit une plutôt d'une bonne carte. Je vais néanmoins déchanter lorsque mon adversaire va annoncer tapis.

Ce dernier a décidé – de façon assez paradoxale – de reprendre l'initiative, alors même que ce 2♠ à la river ne change en rien la situation telle qu'elle était à la turn. Certes, cela fait rentrer une hypothétique couleur à piques avec A♠8♠ mais cette hypothèse demeure marginale. Et je ne crois pas non plus à l'hypothèse d'un A2 car il eut fallu que mon adversaire soit vraiment inconscient pour investir autant de jetons avec une main aussi faible.

Cette décision de sa part ressemble à une tentative d'arrachage car je considère qu'il aurait été logique pour lui de checker même en étant devant : dans tous les cas de figure, il essaye de me déboussoler en jouant du différentiel de stack en sa faveur. Toutefois, ce move bizarre par lequel il reprend l'initiative ici m'oblige à reconsidérer dans mon analyse les mains qui pourraient être les siennes telles que définies à la turn. En sus de me focaliser sur ses mains probables (77 – 88 – 99  – TT – JJ) et de ses mains possibles (22 – 33 – 44 – 55 – 66) qui me conféraient 70 à 80 % de chances de me trouver devant, je vais enclencher le mode paranoïaque et rajouter à son éventail toutes ses mains chimériques (QQ – KK – AA – AK – A8 – KQ – A2 – A3 – A4 – A5) : même de la sorte, sur un total de mains 20 envisageables, je demeure devant dans 12 cas de figure. Ce n'est pas le Pérou, mais on est pas dans la Pampa non plus.

Prise de décision :

D'un côté, mon analyse à la turn m'a conduit à considérer que le K♠ était une excellente carte pour moi et que ses chances de vouloir me bluffer river seraient minces. D'un autre côté, de façon tout aussi rationnelle, je me dis qu'au vu de ma mise à la turn et de mon manque de profondeur, mon adversaire s'attendait à un troisième barrel de ma part à la river en voyant tomber ce 2♠. Au regard des montants engagés de part et d'autre, plutôt que de subir le coup, il préfère tenter ce move qui me contraint désormais à un herocall.

J'ai profilé mon adversaire comme étant un joueur de type classique. C'est le moment de vérifier que je ne me suis pas trompé dans mon profilage ni dans mon analyse du déroulement du coup. Je décide de ne pas perdre le nord et de jouer la carte de la cohérence : c'est à la turn que j'ai arrêté ma décision d'aller jusqu'au bout en misant une nouvelle fois, et je vais donc faire le call sans hésiter davantage car je reste convaincu qu'il tente ici de simuler une force qu'il n'a probablement pas au regard de son style et de la manière dont il a disputé le coup jusqu'ici.

CALL ! ALL IN.