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Stephane Allard
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#BPTBluff

BPTde Lille – Dimanche 13 septembre, tout se passe bien pour moi.

Depuis deux jours les Dieux du poker se sont penchés sur mon chapeau melon. Je reçois des premiums à foison et avec des mains plus faibles, les boards sont avec moi. Je n’ai jamais connu un tournoi avec autant de mains de premier ordre et de tirage qui rentrent. Je n’ai aucun mérite, les cartes font le travail à ma place mais je ne vais pas m’en plaindre après des années de disette en live.

Mes adversaires me craignent et de fait, les faire fuir à l’apparition des flops est plus aisé et les rares fois où je suis obligé d’abattre mes cartes, j’ai les nuts. C’en est presque indécent.

Me voilà donc en table finale au siège 1. Parmi la compagnie se trouve un joueur local qui aime me taquiner. Il y a deux semaines dans un autre tournoi, me voyant inactif, il avait demandé au croupier : « Dis, tu peux donner une paire d’as au vieux Monsieur pour qu’il se réveille ? ». Le Ch’ti m’amuse et j’apprécie son humour.

UTG, je reçois une magnifique paire d’as, je mise de façon classique à un peu plus de deux blindes blindes soit 25.000. Fold, fold, fold, trois joueurs passent et le croupier ramasse les cartes. Mon Ch’ti en remet une couche : « Encore les as ? » et il tripote ses jetons. Je jette un œil distrait vers mes cartes et elles ont disparu. Huit cartes se trouvent dans la défausse, le croupier à ramassé mes as. Je me trouve dans la peau d’Estelle Denis (c’est une image, il n’y a pas assez de place, je sais) au MainEvent des WSOP 2009.

C’est mort. Dans un geste instinctif, je protège mes as devenus virtuels.

« Je vais te craquer tes as », me dit mon nouvel ami en regardant mes mains. Je comprends qu’il pense que je protège vraiment un véritable trésor avec mes deux mains et le buste tendu vers la table dans une attitude protectrice. Je lui fais un sourire complice.

Il relance à 55.000. Tout le monde passe, je me retrouve en tête-à-tête sans cartes avec un adversaire qui me 3-bet. Ni une, ni deux, je garde ma ligne. Nous avons tous les deux plus ou moins 600.000 jetons et je relance à 120.000 en espérant un fold. « Fold ou raise » me dis-je mais mon adversaire décide de simplement payer.

Le flop donne A74 rainbow. Je check et il mise  140.000. Ma décision est prise mais je me force à compter jusque 20 et j’annonce tapis. Mes deux mains couvrent toujours mes cartes fantômes et le croupier place le petit triangle symbolisant le all in en face d’elles. Super, je n’ai pas à bouger mes jetons.

« Je savais que tu avais les as », me dit-il. « Peut-être pas deux mais un suffit, saloperies de dames » éructe-t-il en muckant ses cartes qui se mélangent dans la défausse.

Avec un petit sourire et dans un geste théâtral, j’écarte les mains en disant : « Tu as raison, j’avais les as mais il y a longtemps que mon voisin me les a pris ! ».

Je n’oublierai jamais ses yeux, deux boules marron exorbitées qui dominent une mâchoire qui comme dans les meilleurs dessins animés de Tex Avery rejoint la table.

 

Good Luck 

Merci

Done, j'ai reconnu le loulou en question :)

Like effectué, très beau bluff au passage tu t'aies fait un ami ^^

Pourla vie

dis moi si c'est ok, nissart

Like fait et belle anecdote !!!

allez op op op stephane :) bon poker a toi

GL pour ce concours

Belle prose. A bientôt !

Merci

 

Expériene inattendue, texte parfait... Fan 

nice bluff ;) ert GL 

joli !